Arsène de Cappadoce est né en 1840 à Farassa en Cappadoce dans l’Empire ottoman (actuellement en Turquie) où il est mort le 10 novembre 1924. Il s’agit d’un saint grec thaumaturge vénéré par l’Église orthodoxe.

Saint Arsène était doué d’une vive intelligence. Devenu moine à l’issue de ses études, il fut ordonné et envoyé comme hiéromoine dans son village natal, Farassa, pour y servir la paroisse et instruire les enfants abandonnés. Il y acquit la réputation de puissant intercesseur devant Dieu, priant pour tous ceux qui venaient à lui, chrétiens ou musulmans. Ses innombrables guérisons miraculeuses furent connues dans toute la Cappadoce. Ceux qui ne pouvaient faire le déplacement pour venir le voir lui envoyaient parfois une lettre ou des vêtements, pour qu’il prie pour eux sur ces objets, il lisait la prière appropriée ou l’écrivait sur un morceau de tissu, et la guérison était tout aussi certaine. Quelquefois, cependant, la guérison ne venait que progressivement, pour le profit de ceux qui avaient besoin de s’humilier et de prendre peu à peu conscience du secours de Dieu. 

Les musulmans l’appelèrent Hadjiefendis, le qualificatif qu’ils donnent à leurs plus grands pèlerins, car tous les 10 ans, il faisait pieds-nus le pèlerinage en Terre Sainte. Il n’acceptait jamais le moindre don pour ses prières et guérisons, disant : « notre Foi n’est pas à vendre ! » Humble prêtre de Dieu, il fut pendant toute sa vie le père et l’âme de la population. Non content de leur enseigner les rudiments de la culture grecque interdite par les autorités ottomanes, il donnait aux pauvres Grecs opprimés un exemple vivant de la grandeur et de la dignité chrétienne. Plus que toute parole ou tout enseignement, il était présence de Dieu, source abondante de grâce et de guérisons miraculeuses, non seulement au profit des Grecs mais aussi pour les Turcs. Pour quiconque se présentait à lui avec confiance, il ne se souciait ni de son origine ni de sa religion, mais il cherchait seulement la prière appropriée à son cas. S’il ne la trouvait pas dans l’Euchologe, il prenait un Psaume, lisait un passage de l’Évangile ou se contentait même de poser l’Évangéliaire sur la tête du malade. Les miracles du père Arsène étaient devenus si naturels qu’il n’y avait pas d’autre médecin à Farassa. Il était pour tous le médecin des âmes et des corps. 

Il tenta de camoufler sa sainteté autant qu’il put derrière une apparence rude et sévère, à coup d’excentricités ou d’accès simulés de colère. Si quelqu’un lui exprimait son admiration, il lui disait : « Ainsi vous me croyez saint ? Je ne suis qu’un pécheur, et pire que vous encore. Vous ne voyez donc pas que je me mets en colère ? Les miracles que vous voyez, c’est Christ qui les accomplit. Je ne fais rien de plus que d’élever les mains vers Lui et Le prier. » Mais comme dit l’Écriture, les prières du juste comptent beaucoup, et lorsque saint Arsène élevait les mains, les miracles survenaient bien souvent. Quand il élevait les mains vers Dieu pour prier pour autrui, c’était comme si son âme se brisait. On avait l’impression qu’il saisissait le Christ par les pieds et ne Le laissait que lorsqu’Il lui avait exaucé sa demande. 

Il vivait dans une petite cellule dont le sol était en terre battue, il jeûnait fort souvent, et avait coutume de s’enfermer dans sa cellule au moins deux jours entiers par semaine, pour se consacrer entièrement à la prière. Et ces jours-là, ceux qui venaient demander son secours, trouvant la porte close, prenaient un peu de poussière sur le seuil et se trouvaient sûrement guéris. Sévère envers lui-même, le père Arsène était tout amour et compassion envers ses ouailles, en particulier à l’égard de ceux qui venaient confesser leurs péchés. Plus que par des pénitences ou des remontrances, il guérissait les pécheurs par la charité. Il allait souvent célébrer des vigiles dans des chapelles isolées, marchant pieds nus, sans utiliser de monture, afin d’imiter le Christ qui allait toujours à pied et par compassion pour les animaux. A plusieurs reprises, des saints apparurent pour l’assister pendant la Divine Liturgie, et des fidèles purent admirer son visage alors transfiguré par la Lumière Divine incréée. 

Le père Arsène prédit à l’avance l’expulsion des Grecs hors d’Asie Mineure, et organisa son peuple pour la grande fuite et la migration. Lorsque l’ordre d’expulsion arriva le 14 août 1924, tel un nouveau Moïse, le saint déjà âgé guida ses fidèles au long d’un voyage de 300 km à pied, à travers la Turquie, sous les menaces des populations turques. Toujours uni à Dieu, il n’en cessait pas pour autant de répandre la miséricorde divine indistinctement pour les chrétiens et les musulmans. Il avait aussi prédit qu’il ne survivrait que 40 jours après leur arrivée en Grèce, et c’est ce qui advint. 

Comme il était alité à l’hôpital, quelqu’un de ses proches voulut écraser un pou qu’il avait remarqué. Mais le père Arsène s’écria : « Non, ne le tue pas, le pauvre ! Laisse-le manger lui aussi un peu de chair ! N’y en aurait-il donc seulement que pour les vers ? » Puis, se tournant vers ses visiteurs, il leur dit : « L’âme, l’âme, souciez-vous en bien plus que de la chair, car cette dernière retournera à la terre et sera mangée par les vers ! » Ce furent ses dernières paroles et son testament. Deux jours plus tard, le 10 novembre 1924, il mourut en paix et remit son âme à Dieu, avec la confiance du fidèle serviteur. Il était âgé de 83 ans. 

Depuis 1970, nombre d’apparitions et de miracles ont eu lieu auprès de ses saintes reliques, qui se trouvent au monastère de Souroti, près de Thessalonique (Salonique). 

Le patriarcat œcuménique de Constantinople a reconnu officiellement sa sainteté et son culte en 1986.

Sources: Arsène de Cappadoce — OrthodoxWiki; La lumière de Dieu: Saint Arsène de Cappadoce († 1924) (lalumierededieu.blogspot.com)