La Sainte et glorieuse vénérable martyre Maria Skobtsova (connue aussi comme Sainte Marie de Paris ou la Mère Marie) a été une moniale, une théologienne et martyre qui a vécu à Paris au début du XXème siècle.
Née dans une famille aisée de la noblesse lettone en 1891, elle reçoit le nom d’Élisabeth (Elizaveta) Pilenko. En 1910, elle épouse un bolchévique, Dimitri Kuzmin-Karaviev, avec qui elle vécut jusqu’en 1913. Dans cette période de sa vie, elle s’implique activement dans les cercles littéraires et écrit de la poésie.
En 1918, après la Révolution bolchévique, elle est élue maire adjointe de la ville d’Anapa au Sud de la Russie. Lorsque l’Armée Blanche s’empare d’Anapa, le maire s’enfuit, et elle devient maire. Elle est jugée comme bolchévique par l’Armée Blanche, mais le juge, Daniel Skobtsov, était l’un de ses anciens professeurs. Elle est acquittée. Bientôt, ils tombent amoureux l’un de l’autre et se marient.
Peu de temps après, la situation politique change à nouveau. Pour éviter le danger, Elizaveta, Daniel, Gaïana et Sophie, la mère d’Elizaveta, quittent la Russie. Elizaveta était enceinte de son deuxième enfant. Ils vont d’abord en Géorgie (où naît son fils Yuri), puis en Yougoslavie (où naît sa fille Anastasia). Enfin, ils arrivent à Paris en 1923. Bientôt, Elizaveta commence à suivre des études théologiques et s’engage dans le travail social. En 1926, Anastasia meurt à cause de la grippe, événement terrible pour la famille. Gaïana est envoyée à une école-internat en Belgique. Le mariage de Daniel et Elizaveta commence à ne plus fonctionner. Yuri finit par vivre avec Daniel et Elizaveta s’installe dans une résidence du centre de Paris, pour pouvoir travailler directement avec les plus nécessiteux.
Son évêque l’encourage à prendre le voile et à devenir moniale, ce qu’elle fait seulement après avoir obtenu la promesse qu’elle ne serait pas obligée de vivre dans un couvent, isolée du monde. En 1932, avec la permission de Daniel Skobtov, le divorce ecclésiastique lui est accordé et elle dépose les vœux solennels. Son nom de religieuse sera Maria. Son confesseur était le père Serge Bulgakov. Plus tard, le père Dmitri Klepinine est envoyé pour servir comme chapelain de la maison. La mère Maria fait de sa maison louée de Paris son « couvent. » Sa porte était ouverte pour les réfugiés, les nécessiteux et les isolés. Sa maison devient un centre de discussions intellectuelles et théologiques. La théologie et le service aux pauvres allaient ensemble dans la personne de la mère Maria.
Après la conquête de Paris par les Nazis, des Juifs viennent à la maison de la mère Marie pour demander des certificats de baptême, certificats que le père Dimitri leur offrait volontiers. Beaucoup de Juifs s’installent chez eux. Ils sont abrités et aidés pour s’échapper. Après un certain temps, la maison est fermée. La mère Maria, le père Dimitri, Yuri et Sophie sont arrêtés par le Gestapo. Le père Dimitri et Yuri meurent dans le camp de prisonniers de Dora.
Mère Maria est envoyée au camp de Ravensbrück, en Allemagne. Le Samedi Saint, en 1945, mère Maria est envoyée dans les chambres à gaz et entre dans la vie éternelle. On dit qu’elle avait pris la place d’une autre qui avait été désignée pour mourir ce jour-là.
Mère Maria a été glorifiée par un acte du Saint Synode du Patriarcat Œcuménique le 16 janvier 2004. La glorification de la mère Maria, avec le père Dimitri, Yuri et Élie Fondaminsky, a été célébrée à Paris, dans la cathédrale de Saint Alexandre Nevski, le 1er et le 2 mai 2004. Leur fête est commémorée le 20 juillet.
La source : https://fr.orthodoxwiki.org/Maria_Skobtsova